Marie-Antoinette de Sofia Coppola
Hier, j'ai eu l'immense bonheur de pouvoir admirer le nouveau chef-d'oeuvre de Sofia Coppola: Marie-Antoinette.
J'ai été tout de suite conquise par le film, bien que le peu de dialogue soit embarrassant pour moi qui suis une grande bavarde. ;-p Pourtant, ce n'est pas par manque d'inspiration que Miss Coppola nous a épuré les conversations, c'est pour une raison tout à fait historique et convaincante: à l'époque, les nobles n'avaient strictement rien à se dire, vu le vide existentiel d'occupations intéressantes dans leur vie. Forcément, les conversations ne vont pas bien loin, excepté pour la médisance qui était permanente. Il ne peut y avoir pire, je pense.
De plus, l'époque n'est pas à se raconter ses sentiments. Tout passe par le regard ou le non-dit. Cependant, les sentiments de la Dauphine puis Reine de France sont traduits de manière très rusée par la bande sonore qui accompagnait chaque scène. Pour rendre le coktail un peu plus épicé, la BO est un pur concentré de rock atomique. Ca bouge, c'est en accord avec les scènes du film. Bref, un petit bijou que la Reine aurait gardé précieusement dans l'un de ses coffres.
Un mélange entre ancien et nouveau qui relève le goût, avec un zeste d'excentricité décapant.
Sans oublier la somptuosité des costumes. On en regrette presque l'époque perdue des grands corsages bondant la poitrine et des robes de la Cour, semblables à des papiers de bonbons recouvrant avec splendeur la beauté cachée de femmes acidulées.
Un plaisir pour les yeux.
Je ne parle même pas de toutes les pâtisseries qui entouraient la reine dans chaque pièce. Hmmm Miam miam! Bien caloriques mais qu'est ce que ça donnait envie!
Mais pour en revenir à la trame du film en elle-même, lorsque l'on assiste rien qu'à quelques rituels de la Cour, on comprend très vite pourquoi Marie-Antoinette a sombré dans les plaisirs de l'artificiel (jeux, nourritures, vêtements). L'extravagance n'est que sa réponse à l'ennui que constituait la Cour, réelle prison dorée dont elle était totalement prisionnière. On compatit, on l'excuse. On regrette même qu'elle ait dû payer pour les autres durant la Révolution française. Ce n'était pas un monstre, mais simplement une femme enchaînée par les conventions sophistiquées d'une Cour hypocrite,dont sa vie a été sacrifiée, et par dessus tout mal aimée et mal baisée par son mari de Roi.
Car en effet, la pauvre Marie-Antoinette a dû attendre environ 6 ans avant de pouvoir être défleurée par son époux... Mais le pire dans tout ça, c'est que durant ce lapse de temps c'est elle qui s'en prenait plein la gueule de toute part. Malgré ses efforts, Louis Auguste restait impassible... Je sais bien que ce mariage était un mariage d'intérêt entre la France et l'Autriche, mais tout de même!!!! Pas la toucher une seule fois en 6 ans! Ils ont eu largement le temps de se connaître. Moi, j'aurais fini par croire qu'il était gai!!!!...
Enfin bref, je pense que je vous ai fait un bon éventail du sujet,n'est-ce pas Marie Antoinette?? Haha... OKé c'était nul. Il fallait le savoir mais Marie-Antoinette adorait les éventails et en avait une belle collection. C'est bon, je sais où est la sortie.
Et vous, qu'avez-vous pensé du film?
C'est bien simple: l'ami avec lequel je suis allée au ciné pour voir le film a adoré alors qu'il est fan de cette époque. Vous me demanderez "il est où le problème s'il aime l'époque, il aime forcément le film?!!" Eh bien non! Car justement, il venait avec quelques préjugés sur de possibles anachronismes flagrants: la réalisatrice est américaine, alors du coup ils vont nous foutre des grosses tartines d'Hollywoodien,etc. Perdu! Tout était en finesse et en respect avec l'époque, mis à part la présence des macarons et des pivoines. Mais bon, ce ne sont que des détails! ^^